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Rose et Solange sont meilleures amies. Depuis leur enfance, Solange a peut-être mis du désordre dans leur vie. Mais ce qui s'est passé au village, Solange ne veut plus y penser. Rose, elle croit avoir trouvé l'amour. Mais ce qu'elle croit, Rose, est-ce que ça compte ?

Réfugiée au fond d'une forêt, la narratrice nous raconte : le tableau d'un monde peut-être proche du nôtre qu'elle a fui. Une société qui a repoussé les frontières du corps humain : implants électroniques, greffes d'organes artificiels, clonage... Psychologue, elle était chargée de soigner les traumatismes de ses patients. Inquiète pour sa moitié (son clone), elle s'est évadée avec elle... Empruntant la veine de la science-fiction, Marie Darrieussecq, nous convie dans une société inquiétante qui a les couleurs du fascisme. Rien de très nouveau dans l'entreprise littéraire mais l'avertissement est salutaire. 188 p.

Paula M. Becker est morte en 1907 à 31 ans d'une embolie pulmonaire quelques jours après avoir accouché. A l'occasion d'une exposition consacrée à cette artiste peintre allemande, amie du poète Rilke (première femme de l'histoire de l'art à s'être représentée nue et enceinte), fascinée par cette figure de femme artiste, la romancière Marie Darrieussecq est partie sur ses traces. La solitude artistique, la déception de la vie maritale, le conflit entre création et vie matérielle... Un joli roman biographique. 151 p.

Où l'on retrouve l'héroïne de ''Clèves'' (LC 511) vingt ans plus tard... Solange vit désormais à Hollywood où, quand elle ne court pas les mondanités, elle est actrice. Sa rencontre avec Kouhouesso sonne comme un coup de foudre. Ce jeune acteur noir, aussi magnétique que distant, est tout entier dévolu à la préparation d'une adaptation de ''Au coeur des ténèbres'' de Conrad et elle rêve d'y tenir le premier rôle féminin. Très loin de l'écriture crue qui avait fait sa marque de fabrique, M. Darrieussecq en surprendra plus d'un. En disséquant les mécanismes du racisme mais aussi la faiblesse des amoureux éperdus, elle livre un roman moins sentimentaliste qu'il n'y paraît, sur lequel plane l'ombre de Duras. 311 p.

Tournant le dos à l'hermétisme un peu artificiel de "Bref séjour chez les vivants" et à la thématique du deuil impossible, Marie Darrieussecq revient avec un texte facile, qui frôle mais évite de justesse la mièvrerie sur un thème qui s'y prête : la maternité. Quelques phrases drôles, un ton simple et naturel et le parti-pris de raconter l'expérience de tout le monde, sans affectation ni prétention. 188 p.

L'auteur de "Truismes" infiltre les lecteurs dans le cerveau de quatre femmes, membres disloqués d'une famille qui n'a pas fait le deuil d'un enfant noyé quelques années auparavant. L'exercice littéraire ici choisi consiste à écrire comme les personnages se parlent en eux-mêmes, et à passer d'une cervelle à l'autre sans transition, ce qui permet de donner à ces 308 pages une allure de roman expérimental.